Interview express dans Spirou no 2448 du 12 mars 1985

- Après une très longue absence, Choc est de retour dans les aventures de Tif et Tondu. Pourquoi cette disparition et cette réapparition, monsieur Will?
- Choc a été créé par Rosy, mon premier scénariste. Maurice Tillieux lui a succédé et estimait ce personnage superflu. Tillieux décédé, Desberg l'a remplacé et sous la pression des lecteurs qui réclamaient à cor et à cri le retour de Choc, nous avons finalement cédé.
- Que ce soit pour Isabelle ou pour Tif et Tondu, vous avez toujours travaillé avec des scénaristes. Pourquoi?
- Je n'ai jamais eu envie d'écrire moi-même mes histoires. Je préfère me consacrer uniquement au dessin.
- Où en êtes-vous avec Isabelle?
- Une série de planches est en voie d'achèvement, et j'espère pouvoir les publier avant la fin de cette année.
- Votre fils, Eric Maltaite, est lui aussi auteur de bandes dessinées. Un autre s'occupe de la librairie Chic-Bull à Bruxelles. La bédé, c'est une industrie familiale chez les Maltaite?
- Oui. Il ne nous manque plus qu'un éditeur.  
- En parlant d'éditeur, n'avez-vous pas édité vous-même un album, il y a de cela bien longtemps?
- C'est exact. En 1947, les Editions Dupuis avaient refusé ma première histoire Les Mystères de Bambochal. Je l'ai donc éditée moi-même et j'ai réussi à en vendre 15.000 exemplaires!
- Eric vient, coup sur coup, de sortir deux albums (421). Avez-vous une influence sur lui?
- Au début, c'était inévitable, d'autant que nous travaillions dans la même pièce. Mais depuis, il s'est trouvé un style tout à fait personnel, beaucoup plus réaliste que le mien. Je suis, bien sûr, sa carrière avec intérêt. J'y décèle une évolution et un progrès constants.
- Que vous apporte votre métier? 
- La liberté. Il me permet de travailler où et quand je le souhaite. Pour moi, c'est très important.
- Vos loisirs?
- Je fais de la peinture. Mais uniquement en amateur, n'allez pas croire que j'expose.
- Merci, monsieur Will.